Faire mon lit - Make my Bed
Marie-Claude Gendron
2024. Performance, bois, verre brisé, draps
Huit heures par jour, cinq jours par semaine, un mois durant, Marie-Claude Gendron fait et défait un lit. Les deux semaines suivantes, les traces de cette action restent exposées. Les dimensions du lit sont hors norme. À aucun moment l’artiste ne s’y couche. Les périodes de performance sont comptabilisées sur des cartes indiquant ses heures d’arrivée, de départ et de pause, comme un horaire de travail, près de la porte.
Un geste domestique et dévalorisé devient l’objet de l’art. Et, contrairement aux actions de maintenance performées par l’Américaine Mierle Laderman Ukeles dans les années soixante, le geste de Gendron prend sa valeur dans sa répétition. En le reprenant sans cesse et chaque jour, l’artiste « performe » un état qui dénote une légère altération de la conscience, un geste maniaque ou compulsif, absurde. Le contexte l’associe directement à des formes de sommeil éveillé.
Le lit est la scène d’un abandon, celui des facultés rationnelles, des gestes, la limite des règlements culturels du corps : en théorie. Ici, il annonce un drame. Comme dans un conte cruel, les multiples draps recouvrent des débris de verre. Le matériau installe un espace d’insécurité et suggère un piège et des blessures.
Marie-Claude Gendron
Marie-Claude Gendron explore la notion d’intimité et les relations entre public et privé au travers de performances, d’installations et de livres-objets participant d’une poésie en action. Son travail a été présenté au Québec, en Norvège, au Mexique, en Thaïlande et en Italie. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.