Cinq œuvres interactives – Manif d’art 10
À travers la ville et les différents lieux d’exposition de Manif d’art 10, nous avons l’occasion de voir des œuvres avec lesquelles nous pouvons faire corps, avec lesquelles nous pouvons dialoguer et desquelles nous pouvons nous imprégner. Ces œuvres, interactives, sont de surcroît une invitation à entrer en contact avec elles.
► Réalité augmentée !
Pour commencer, Chun Hua Catherine Dong nous propose une expérience réelle et virtuelle dans la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Son œuvre Skin Deep, titre que l’on peut traduire par « superficiel-le », est présentée au sein de l’exposition collective Ostentation. Il s’agit de six autoportraits photographiques composés de bustes et de visages masqués par des tissus traditionnels chinois. Lorsque nous pointons la caméra de notre téléphone sur les images avec l'application Artivive, les motifs des tissus s'animent et se déplacent sur un fond sonore apaisant. L’œuvre nous offre ainsi une expérience multisensorielle dans laquelle notre regard circule entre la réalité et l’écran, cherchant à reconstituer le mouvement dans les œuvres pourtant statiques..
► Installation audio interactive et géolocalisée !
L’œuvre Invisible Museums of the Unseen de Jeanette Andrews invite notre corps à se mouvoir. Par l’utilisation de l’application Gesso et de la géolocalisation, l’artiste nous invite à une déambulation urbaine, au cœur de musées imaginaires tels des espaces allégoriques prenant forme au fur et à mesure des indications de l’audio. L’œuvre, qui s’étend dans différents lieux de la Ville de Québec, nécessite l’usage d’un téléphone, d’écouteurs et de temps. À différentes étapes du parcours, l’œuvre immersive fait cohabiter l’expérience de la ville et les sons superposés d’une réalité truquée.
► Installations sonores et interactives
À La Chambre Blanche, la première œuvre présentée est Minimal Object (With Time On Your Hands) de l’artiste David Rokeby. La mise en espace est minimale : une toile vierge semi-transparente est accrochée au mur. Lorsque nos mains s’approchent de la toile, l’œuvre s’active en produisant des sons (verre cassé, respiration, chants d’oiseaux, bruits de pas…). Chaque endroit de la toile produit un son différent et plus ou moins fort. La chorégraphie de nos mains fabrique la trame sonore.
La seconde œuvre, Timber Space, est une installation où des angles suspendus créent un cube imaginaire, et aux quatre coins sont disposées des enceintes. En rentrant dans cet espace immatériel, des sons retentissent. Comme pour l’œuvre Minimal Object (With Time On Your Hands), notre corps active l’œuvre et l’action physique amène à une expérience sonore. Cette fois-ci, l’œuvre nous offre moins de contrôle sur les sons produits. Tandis que nos mains contrôlaient l’activation des sons dans la première, ici, c’est notre corps tout entier qui les déclenche sans savoir si sa position et ses gestes influent sur ces mêmes bruits. Dans les deux cas, les répercussions immédiates de nos actions nous font prendre conscience de notre corps et de nos mouvements.
►Sculpture sonore interactive
Enfin, l’œuvre La pelle du printemps de Jean-Pierre Gauthier nous propose une petite pause ludique au pied de la porte Saint-Jean. La sculpture sonore est constituée d’un pilier en métal où se déploient au sommet des pelles rouges assemblées. À notre hauteur et sur le pilier se trouvent des manivelles qui, lorsque nous les tournons, activent des chants d’oiseaux. Les bruits s’accumulent par notre action et offrent l’illusion du printemps.
- Un texte d'Éloïse Foulon, À l'est de vos empires.